Le corps immergé dans les eaux de source chaudes relaxantes du Blue Lagoon près de Rekjavik, en Islande, j’enduis ma joue d’une pâte à la silice dans l’espoir d’accélérer la cicatrisation d’une belle balafre rose cochon, conséquence d’une gelure subie dans le blizzard de la côte est du Groenland. Ce vent fort (40km/h hors rafales) qui déplace beaucoup de neige nous a pris à froid à la descente de l’avion à Constable Point il y a dix jours. Réduisant considérablement la visibilité, il nous a accompagnés de trois quarts face pendant la traversée d’un fjord gelé sur 10 kilomètres.
On rigole pas trop quand ça souffle comme cela (vidéo)
Un membre du groupe a du être évacué par motoneige pour ne pas aggraver des gelures assez étendues. Après être restés deux jours sans bouger, le blizzard est soudainement tombé et a cédé la place à un ciel bleu sans nuages. Le vrai périple pouvait alors commencer. Il allait nous enchanter sur les 90km de traversée, notamment par la diversité des paysages et des glaces rencontrés.
Accès à la côte groenlandaise par la vallée de Kaldal
De la rive du fjord, nous accédons à cette vallée par une pente assez raide où nous mettons au point un système solidaire de poussée de pulka !
Au loin, un attelage tiré par des chiens file sur la banquise
Suit une longue remontée jusqu’à un plateau où nous montons un camp et observons un joli coucher de soleil. Pas d’aurore boréale en cette nuit de pleine lune.
Amateurs de grands espaces…
On s’arrête où on veut pour la nuit, on sort les tente et les réchauds. Liberté totale, limitée par nos seuls souhaits d’être protégés du vent et de bénéficier des rayons du soleil tard le soir et tôt le matin. Souhaits pas toujours exaucés… on le sent alors passer!
Où fait-il le plus chaud (ou plus exactement, le moins froid)?? Dans la tente mess chauffée par les réchauds!
Du plateau, redescente au pied d’un vaste glacier vers un fjord gelé qui donne accès à la côte. Nous prenons donc pied sur la banquise, dont l’épaisseur ne laisse aucun doute sur sa solidité. Des montagnes de près de 1000 mètres aux parois abruptes encadrent le fjord. De nombreux glaciers affluents, tels de longs fleuves gelés, se fraient un chemin jusqu’au fjord.
Balade sur la banquise le long de la côte groenlandaise
En ce début de printemps, la mer est encore gelée sur plusieurs dizaines de kilomètres au large de la côte. Par une météo idyllique, une lumière idéale et une absence totale de vent, nous nous promenons parmi des icebergs de couleur, forme et taille diverses, dont deux spectaculaires tabulaires.
Et dire que certains sont au bureau…
L’avantage d’un iceberg prisonnier dans la banquise, c’est que vous ne risquez pas qu’il se renverse alors que vous vous en approchez
On en mangerait!
Nous repartons vers un fjord gelé où de nombreux icebergs sont là aussi prisonniers de la banquise.
De la glace, encore de la glace, que de la glace…! J’adore!
Retour à Constable Point par la vallée de Sodal
Joli spectacle en longeant le front d’un glacier qu’il faut ensuite remonter sur 600 mètres de dénivelée.
Du pur plaisir!
On est tout petits…
Dans une atmosphère limpide, l’effort est récompensé par une vue imprenable sur la banquise ainsi que sur la mer libre très au loin.
Le ‘garage à pulkas’. Au bout du fjord à droite, la mer libre (trop loin pour qu’on la voie)
Dans la descente, différentes techniques sont utilisées : la plus risquée consiste à s’asseoir sur la pulka et se laisser glisser, tandis que la plus prudente fait passer la pulka devant soi.
Retour au fjord gelé du départ. Attention, terrain en glace vive. Ah, les jolies lumières d’Arctique…
On regagne Constable Point par des gorges et lacs gelés. Après une nuit au Hilton local, dont l’essentiel mérite est de proposer une douche chaude, un avion nous ramène sur l’Islande puis Paris.
Le chien et le fusil, parades anti-ours
Des traces d’ours nous ont rappelé leur présence. Pour parer à l’éventualité d’une rencontre certes intéressante mais somme toute assez risquée, une chienne accompagne le groupe qui aboie si elle sent un ours : cela permet de dormir (à peu près) tranquilles sans faire de tour de garde ! Le guide est équipé d’un fusil (et de balles !). Enfin, chaque participant porte un sifflet ainsi qu’une fusée éclairante, deux outils destinés à attirer l’attention du groupe, faire du bruit et effrayer l’animal le cas échéant.
La chienne qui nous accompagnait n’avait pas de nom. Le guide l’a baptisée Vodka, eu égard à la couleur de sa fourrure et à la fraîcheur de l’environnement dans lequel nous progressions
Trop éloignés de la banquise, nous n’avons pas vu de phoques. Pas davantage de lièvre et de renard (seulement quelques traces).
Le climat en terre de Liverpool
Le Groenland est une île si grande que le climat est différent selon l’endroit où l’on se trouve. Le blizzard se lève et tombe soudainement ; il peut se révéler violent. En terre de Liverpool en ce mois d’avril, nous avons enregistré des températures de -20°C en moyenne la nuit dans la tente (température descendue à -34°C au camp près de la côte) et -15°C environ la journée à l’ombre. Nous n’avions pas d’instrument pour mesurer l’humidité mais la ressentions dès la disparition du soleil. Il était difficile de faire sécher les affaires notamment le duvet.
La Terre de Liverpool est une presqu’île sur la côte est du Groenland
Le détail du trajet effectué -90km au total
POUR PLUS DE PHOTOS, VOIR L’ALBUM « GROENLAND LIVERPOOL »
idem 2 personnes
bonjour!
Je n’organise pas de voyages mais ai simplement pris part à ce raid a ski organisé par Terres Oubliées, agence de Lyon qui connaît bien le Groenland et y propose différents circuits, également en été. En espérant que vous trouerez votre bonheur!
Je souhaite partir en terre de liverpool en mars 2016.
que proposez vous ?
quel prix ?
idem 2 personnes