Churchill, sur la baie d’Hudson au Canada, s’autoproclame la capitale mondiale de l’ours polaire. On peut y venir l’été pour les voir parmi les fleurs (et les moustiques) ainsi qu’à l’automne : ils attendent que la banquise se reforme dans la baie d’Hudson pour monter au nord. On peut aussi y venir l’hiver pour assister à un spectacle incroyable : les ourses polaires, confinées dans une tanière depuis l’été précédent, ont mis bas en décembre et sortent avec leurs tout jeunes oursons à la mi-février. La mère a jeûné pendant huit à neuf mois. Elle a perdu plus de la moitié de son poids et doit se mettre en marche en direction de la côte, pour atteindre la mer au début du printemps, quand les phoques et leur progéniture constituent des proies faciles.
Comme Wrangel Island (au nord de la Russie) et Kong Karls Land (au nord-est de l’archipel de Svalbard), le Parc National de Wapusk, au sud de Churchill, est un lieu où les ourses ont l’habitude de revenir depuis des générations pour occuper une des nombreuses tanières qui y ont été creusées au fil du temps. Wapusk est en réalité la seule destination vraiment accessible avec une infrastructure d’accueil. Trois avions vous amènent de Paris à Winnipeg puis Churchill, où un froid polaire vous accueille. Deux heures de train et une heure de voiture permettent ensuite de rallier le lodge de Watchee, que Mike et Norris ont eu l’idée de créer pour héberger un nombre très limité de personnes (20/25 en même temps) pendant cinq semaines entre mi-février et mi-mars, selon l’autorisation donnée par le Parc.
Une fois arrivés, il faut s’habiller chaudement, charger le matériel photo dans les vans puis partir, plein d’espoir, à la recherche des familles ours.
Les trackers sont partis depuis une heure et parcourent un espace considérable, à la recherche d’une famille d’ours polaires. Autant essayer de trouver une aiguille dans une meule de foin…
En attendant, on se promène dans la toundra, en admirant le paysage…
…. et en trouvant parfois une surprise, sous la forme de lagopèdes !
Le vent est souvent au rendez-vous, contribuant à faire tomber la température :
Soudain, à la radio, un crépitement et une voix :
» Mike, Mike!
– Copy, go ahead
– Polar bears, two cubs
– Where are you?
– North 58°, ….. West …… »
Note : les lecteurs me pardonneront de ne pas donner les coordonnées de cette famille d’ours, afin de préserver leur intimité… (hum…)
Waouh ! Les vans se mettent en route pour rejoindre l’emplacement désigné. Des traces ont permis aux trackers de retrouver les animaux.
Les vans ralentissent comme nous arrivons en vue de la famille. La mère reste décontractée malgré une meute de photographes pressés qui sortent des véhicules et s’installent rapidement, à environ une soixantaine de mètre des ours.
Et là peut démarrer le spectacle, le festival, merveille de tendresse, de patience et de majesté.
Les jeunes jouent entre eux :
Ils jouent aussi avec leur mère :
Ils profitent du fait que le lait de leur mère contient 40% de matière grasse pour grandir rapidement :
La mère invite ses petits à la suivre. Elle couvre chaque jour une partie de la distance qui la sépare de la mer, laissant du temps aux jeunes de se nourrir, jouer et dormir.
Nous avons également eu droit à quelques attitudes amusantes, comme celle de se rouler dans la neige :
La femelle a également senti un rongeur sous la neige et tenté de l’attraper :
La famille ours finit par nous quitter en fin de journée, pour reprendre sa route. Elle nous a supporté toute une journée et nous a procuré des moments inoubliables !
Bientôt, un article sur la reproduction des ours polaires !
Les ours blancs sont trop mignons. Vadim Demon
Quand on pense que ce sont de grands prédateurs !!!