Si vous cherchez un voyage sur d’énormes glaciers, une immersion en altitude, la découverte de superbes arêtes, une belle ambiance presque himalayenne par endroits et une vue omniprésente sur le Cervin, n’hésitez pas trop longtemps… allez passer quelques jours au Mont-Rose, passant de refuge en refuge comme pour mieux en profiter et se dire que non, ce n’est pas fini, il y a encore un sommet pour demain….
Début du voyage par le téléphérique suisse qui emmène aussi les compétiteurs de ski alpin de Zermatt aux glaciers en contrebas du Klein Matterhorn. Une entrée en matière à peu de frais (au moins physiquement – le reste est une autre histoire, Suisse oblige), nous voilà sans transition dans le vif du sujet. Nous sommes juste sortis de la mer de nuages qui couvre la vallée, le soleil nous salue, pas un souffle de vent: nous pouvons admirer le Cervin à loisir. Complètement plâtré par des semaines de précipitations et de températures plutôt basses pour un été… Il ne doit pas y avoir foule dans les Algeco qui remplacent le refuge du Hornli pendant sa réfection cette année!
Cervin tout plâtré: on est en hiver, ou bien…?
Le Breithorn nous attend. Il n’a pas changé depuis ma première visite il y a une trentaine d’années (!). J’étais montée pour le ski de piste et étais redescendue dans la vallée non sans une pointe de regret. Aujourd’hui, on y va, direction le sommet du Breithorn pour se mettre en jambes avant une longue série!
Le Breithorn est une ascension sans difficulté, assez courte que de nombreux guides et amateurs entreprennent à la journée. Il y a beaucoup de monde, nous montons plutôt par la gauche pour trouver un peu de tranquillité et gagnons rapidement le sommet occidental (4160m), avec un panorama superbe sur les sommets de Suisse, ceux de la chaîne du Mont-Blanc ainsi que le Grand Paradis.
Vient ensuite une belle arête pour gagner le sommet oriental (4141m). Joli!
Avec vue sur le Lyskamm (à gauche, objectif pour dans deux jours) et le Castor (à droite, au programme de demain)
Il fait très chaud dans la descente sur le refuge Guide di Ayas (3475m) où nous finissons tranquillement la journée, rattrapés par la mer de nuages.
Le lendemain, départ assez matinal pour le sommet de Pollux. Il faut remonter les 300 mètres descendus la veille avant d’obliquer au pied d’une arête rocheuse, qui débouche sur une arête neigeuse que nous abordons avec le lever du soleil!
Sommet facilement gagné (4091 mètres), très jolie vue sur le Castor qui sera notre second objectif de la journée.
Sommet du Pollux (à droite avec deux personnes – on y arrive par l’arête neigeuse sur la gauche). A gauche au fond, le Cervin
Depuis le sommet du Pollux, vue sur la belle arête qui s’élève du col di Verra vers le sommet du Castor, beaucoup moins fréquentée que la voie normale (nous y serons seuls!)
Redescente rapide au col di Verra, petite pause et c’est parti pour une pente neigeuse un peu raide à côté de l’arête puis sur l’arête elle-même, top conditions, jolie ambiance!
De la sortie de l’arête, on fait rapidement la jonction avec la voie normale pour avaler les quelques dizaines de mètres qui mènent au sommet du Castor (4221m). L’air de rien, ça fait déjà trois sommets de plus de 4000 mètres en deux jours et ce n’est pas fini…
De là, descente très rapide sur le refuge Q. Sella (3586m).
Très jolie arête pour la descente!
Le matin du troisième jour, nous nous mettons en route pour la traversée du Lyskamm, itinéraire assez aérien.
Vue sur la pente de neige qui mène au sommet occidental: il y a du vent! Notez le petit point noir pas tès loin d’atteindre l’arête, en contrebas du sommet: des grimpeurs!
Dans la pente de neige qui mène au sommet occidental
Sommet occidental (4477m)! Là commence une très belle arête, un peu cornichée, étroite à souhait: pas de croisement possible, attention à ne pas se prendre les pieds dans le tapis!
(vidéos – cliquer sur la flèche pour démarrer)
Montée vers le sommet oriental
Descente par de très belles arêtes, sous le signe du vent: ambiance!
Les prévisions météo n’étant pas optimistes à plus de 24h, nous décidons d’écourter notre programme, de ne pas redescendre au refuge Città de Mantova et ‘shunter’ ainsi les sommets de 4000m sur la route du Margherita. Nous montons directement depuis le pied du Lyskamm à la cabane Margherita. Les derniers 100 mètres de dénivelée, en plein brouillard, ne sont pas une partie de plaisir, mais demain… demain… on va à la pointe Dufour! En attendant, priorité à la récupération pour être en pleine forme!
Photos où une veste orange apparaît (la mienne, en l’occurrence): crédit Bertrand David
Prochain article: la pointe Dufour au Mont Rose (4634m)
rien de compliqué et quel régal pour les yeux! Le mont Rose est encore un niveau au-dessus, à mon sens
C’est beau!
Heureux de te voir en forme.