Le Viso est un sommet massif que l’on ne peut manquer de voir en parcourant les Écrins. Les randonneurs en font le tour en quelques jours et les alpinistes ont plusieurs itinéraires à leur disposition. Le couloir nord en neige et glace avait logiquement ma préférence mais, en ce mois de juin à la météo très instable, point de créneau qui coïncide avec un week-end. Ce sera donc le mois d’août et la voie normale.
Le plus long et laborieux est sans doute de rejoindre le pied de la montagne : près de quatre heures de route depuis le Briançonnais en passant par Turin, pour atteindre Plan del Rey. Par temps dégagé (sans le célèbre brouillard qui sévir régulièrement), on peut percevoir le sommet de très loin dans la plaine du Po, qu’il domine. Les derniers kilomètres de la route sont aériens, à flanc de montagne, sans croisement possible en dehors des garages étroits aménagés ici et là.
Deux bonnes heures de montée tranquille permettent de rejoindre le refuge Q. Sella, au bord d’un lac.
Accueil sympathique de l’équipe du refuge, menu sans gluten disponible sur demande et sans aucune difficulté : des produits spéciaux sont même servis !
Lever à quatre heures du matin et départ dans la foulée pour monter au col des Salcettes, auquel on accède par un chemin raide (bâtons recommandés!) puis des passages rocheux faciles équipés de câbles. Il fait encore nuit comme nous nous engageons dans la grande combe qui mène aux contreforts de la montagne. Pas grand monde , quelques frontales devant nous qui sont parties d’un autre refuge. Les névés sont en neige bien dure et les crampons sont indispensables.
Comme le soleil illumine l’horizon, nous parvenons à la zone en rocher : 600 mètres d’escalade guidée par les marques jaunes, essentielles en cas de brouillard. Cheminées, arêtes, zones faciles où l’on marche plus qu’on ne grimpe : le cheminement suit les failles de cette immense montagne.
Sommet à 8h45 : les vues sont magnifiques sur les Écrins, mais aussi la Vanoise, le Mont Blanc et les célèbres cimes du Valais, Cervin et Mont Rose.
Descente sans histoire, malgré l‘arrivée du brouillard au col des Salcettes.