Les pénitents restent de glace

Une forme de glace particulière reçoit le nom de pénitents. J’en ai rencontré en Himalaya (Shishapangma) ainsi qu’en Amérique du Sud (au Tupungato et à l’Ojos del Salados, au Chili). Au Sajama, le plus haut sommet de Bolivie, ils se forment progressivement et deviennent particulièrement difficiles à franchir au fur et  mesure que l’hiver austral avance.

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San Valentin : la retraite de Patagonie

Au 19ème siècle, Antoine de Tounens, clerc de notaire à Périgueux, pointa sur une carte du monde une des dernières régions non gouvernées et s’autoproclama roi de Patagonie. Après avoir rédigé une constitution, défini les couleurs d’un drapeau national et lancé (en vain) une souscription nationale pour lever une armée, il se rendit sur place pour visiter ses nouveaux sujets et faire reconnaître sa légitimité. Après quelques semaines, il écrivit : « Le Chili est un pays sans mesure. Au nord, il ne pleut jamais. Au sud, il pleut sans cesse. A l’extrême nord, le soleil brûle la terre et l’eau. Au sud, le froid les gèle. Au nord, tout se dessèche. Au sud, tout pourrit. J’étais le roi de l’enfer. J’étais le roi de ces fous. » Et il ajouta, à propos de la Patagonie : « Chaque marin, à Magellan, est marqué par l’incrédulité et la stupéfaction qu’on éprouve à savoir que des êtres humains (les Indiens) parviennent à survivre dans cette désolation. Le soleil est un miracle qui ne se produit que trois à quatre matins par an. Des nuages chargés de grêle et de neige se ruent de tous les quartiers de l’horizon tandis que s’abattent dans l’eau des blocs énormes détachés des glaciers, produisant des vagues monstrueuses. »

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Du rêve en terres australes

Minuit et deux minutes, le 31 décembre 2010, ou plutôt le 1er janvier 2011. Après avoir rapidement avalé une coupe de champagne, je m’affale dans la cabine, victime du MAM : non, pas le Mal Aigu des Montagnes, mais le Mal Aigu des Mers (ou Mauvaise Acclimatation à la Mer ?). Notre semi-circumnavigation du continent antarctique, partie de Stanley aux Malouines, achève sa route (7182 miles nautiques, multipliez par 1,6 pour les kilomètres) et progresse plein nord vers Hobart en Tasmanie. Nous traversons les 60èmes glapissants, puis les 50èmes hurlants, puis les 40èmes rugissants : c’est dire… Le point le plus au sud atteint par notre brise-glace russe (opéré par une agence américaine) s’est établi à 78° ; mais les 70èmes étant couverts de glace, la mer y est presque totalement plate: un vrai bonheur. J’adore la glace…

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Vive les Iles Malouines !

Si le bateau pour l’Antarctique ne partait pas des îles Malouines, je n’aurais jamais pensé à y passer des vacances. En apprenant qu’il n’y a qu’un vol par semaine depuis le Chili, j’ai douté que ces îles offrent des ressources assez variées pour occuper sept journées… Et pourtant… En repartant de Stanley, la capitale, j’ai … Lire la suite

On est partis…

25 novembre 2011: une date, point de départ d’un calendrier sur un fichier Excel commencé il y a dix-huit mois, sur lequel s’enchaînent les voyages comme les pièces d’un puzzle. Puis une date sur un billet d’avion, réservé huit mois en avance. Puis les jours qui s’accélèrent soudainement… C’est mathématique: un jour de passé quand il en reste une cinquantaine ou une centaine avant l’échéance, c’est anodin; un jour de passé quand il n’en reste que quatre ou cinq, ça fait tout de suite beaucoup plus drôle et procure un petit pincement au cœur.

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Dans l’intimité du sac d’un alpiniste voyageur

Le transport du matériel d’expédition est un parcours du combattant qui commence bien avant le départ en expédition. Le matériel collectif (cordes, tentes, réchauds, gaz, pelle à neige, pieux à neige, nourriture d’altitude…) part souvent en frêt avant les alpinistes, emballé dans des bidons plastique hermétiques. Reste ensuite à acheminer le matériel personnel. Et plutôt que d’un sac, il faut plutôt parler des sacs de l’alpiniste voyageur:

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